Le gouvernement brésilien a modifié les règles d’immigration afin d’accorder des visas temporaires aux professionnels travaillant à distance, dans le but d’attirer des personnes bien rémunérées qui contribueront à l’économie du pays.
Annoncées aujourd’hui (24 janvier), les mesures établissent un visa initial d’un an, qui peut être renouvelé pour une période égale. Selon le secrétaire à la justice et chef du Conseil national de l’immigration, José Vicente Santini, la nouvelle réglementation devrait stimuler le tourisme local et répondre aux tendances mondiales.
« Les salaires des nomades numériques proviennent de sources extérieures, et les ressources que ces immigrants apportent peuvent stimuler l’économie nationale. Il s’agit d’une étape importante pour le Brésil afin de promouvoir l’un des modèles de travail les plus modernes au monde », a-t-il déclaré.
Les professionnels peuvent demander le visa de nomade numérique dans n’importe quel bureau consulaire brésilien, en présentant la preuve de leur statut de travailleur à distance et des documents tels qu’un contrat de travail avec une organisation internationale et une assurance maladie, ainsi que la preuve de la disponibilité de moyens de subsistance au Brésil.
L’immigrant qui se trouve sur le territoire national peut présenter une demande de permis de séjour au ministère de la justice par le biais du système MigranteWeb.
D’autre part, l’augmentation du nombre de travailleurs à distance brésiliens qui acceptent des emplois auprès d’employeurs étrangers est une source de préoccupation pour le secteur. Aujourd’hui, la Fédération des associations d’entreprises brésiliennes de technologies de l’information (Assespro) a lancé un manifeste appelant à des politiques publiques visant à prévenir un « black-out de la main-d’œuvre » de professionnels qualifiés des technologies.
Selon l’organisme professionnel, la demande croissante d’experts en informatique au niveau mondial et l’accélération du travail à distance ont contribué à ce que de nombreux professionnels expérimentés soient embauchés par des entreprises à l’étranger, sans avoir à émigrer, dans un phénomène décrit comme une « fuite virtuelle des cerveaux ».
L’association a prévenu que, selon les meilleures estimations disponibles, la pénurie de professionnels qualifiés au Brésil devrait atteindre 450 000 personnes d’ici trois ans. L’association a en outre ajouté que le manque de stratégies et de politiques du gouvernement central pour soutenir l’innovation et la création de compétences a été discuté depuis 2018. Pourtant, le scénario reste inchangé en termes de stratégie, tandis que l’exécution est devenue de moins en moins viable en raison des différentes coupes budgétaires subies par le ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation ces dernières années.
Soulignant la possibilité réelle que le Brésil perde une quantité importante de ses experts en technologie au profit d’employeurs à l’étranger, Assespro a exhorté les dirigeants gouvernementaux à « s’unir de toute urgence pour mettre en œuvre des politiques publiques qui empêchent cette situation catastrophique. » Elle a ajouté que la question de la pénurie de compétences est le plus grand défi auquel le secteur a été confronté au cours des 45 années d’existence de l’organisme professionnel.
Lien vers le décret :
https://www.in.gov.br/web/dou/-/resolucao-cnig-mjsp-n-45-de-9-de-setembro-de-2021-375554693