Une nouvelle souche du Coronavirus a été identifiée au nord du Brésil, en Amazonie. Ce variant pourrait être aussi contagieux que ceux du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud. De quoi inquiéter les autorités sanitaires de ce pays de 212 millions où le Covid-19 a déjà tué plus de 205.000 personnes, le deuxième bilan le plus lourd après les Etats-Unis. Pour la Guyane, le Premier Ministre annonce un renforcement du contrôle des frontières.
Découverte récente
Au Japon, quatre voyageurs revenus de l’Amazonas au Brésil, ont été testés positifs le 2 janvier. Les biologistes ont analysé le génome du virus et découvert une nouvelle souche du coronavirus. Depuis, les découvertes des chercheurs brésiliens ne sont pas de nature à rassurer les autorités de leur pays. Le nouveau variant originaire du Nord du Brésil, pourrait être aussi contagieux que ceux du Royaume-Uni ou d’Afrique du Sud. Felipe Naveca, un chercheur - cité aujourd’hui par l’Agence France presse - a déclaré que «l’analyse des échantillons de novembre montre qu’il serait présent dans 50% des cas de Covid-19 » dans l’état d’Amazonas. Cette proportion devrait encore augmenter pour le mois de décembre. Les scientifiques estiment que si ce variant est arrivé jusqu’au Japon, il a très bien pu atteindre d’autres régions du Brésil. Après ces annonces, le Royaume-Uni a annoncé fermer ses frontières aux arrivées du Portugal et de tous les pays d’Amérique du Sud, y compris de Guyane.
La Guyane, où le contrôle des frontières sera renforcé et des tests négatifs exigés pour rejoindre les Antilles et l’Hexagone a rappelé le premier ministre, Jean Castex.
Voici un extrait de l’analyse scientifique sur virological.org::
La lignée B.1.1.28 du SRAS-CoV-2 circule au Brésil depuis février 2020 sans accumuler de modifications notables des acides aminés dans la protéine S (12,13). Néanmoins, de récentes études de surveillance génomique ont signalé l’émergence de deux sous-clades B.1.1.28 avec des mutations convergentes dans la RBD de la protéine S communes à celles détectées dans les variantes britanniques et sud-africaines. Un sous-clade, appelé P.2 (alias B.1.1.28.2), a été détecté pour la première fois à Rio de Janeiro et porte la mutation S:E484K (14). Le second sous-classe, désigné P.1 (alias B.1.1.28.1), a été détecté pour la première fois chez des voyageurs japonais revenant de l’État d’Amazonas (15) et, en raison de la présence de plusieurs mutations importantes dans la RBD (K417T, E484K et N501Y), a également été classé comme COV. On ignore actuellement dans quelle mesure les lignées émergentes B.1.1.28 se répandent au Brésil. Cependant, deux rapports récents ont décrit les premiers cas documentés de réinfection par la lignée émergente P.2 chez des individus de la région du nord-est du Brésil qui ont été primo-infectés par des variantes de la lignée B.1.1.33 (16,17).
Dans cette étude, nous signalons le premier cas documenté de réinfection par la nouvelle lignée P.1 chez un individu de 29 ans originaire d’Amazonas, un État brésilien qui a été gravement touché par COVID-19 lors de la première vague épidémique entre mars et juillet, et qui est actuellement confronté à une augmentation vertigineuse du nombre de décès depuis novembre 2020. Le présent rapport de cas soulève ici des questions sur le rôle des réinfections causées par ce nouveau COV dans la deuxième vague épidémique de l’Amazonas.