São Paulo vue par Auguste de Saint-Hilaire (1819)

Qui connaît, par expérience personnelle, par l’image ou par des lectures l’actuelle métropole géante qu’est São Paulo (qui compte aujourd’hui plus de 18 millions d’habitants), ne peut qu’être surpris de la description qu’en fait un voyageur du XIXe siècle, Auguste de Saint-Hilaire.

Ce botaniste français a parcouru de 1816 à 1822[1] les actuels États de Rio de Janeiro, Espírito Santo, Minas Gerais, Goiás, São Paulo, Santa Catarina et Rio Grande do Sul, voyageant à cheval ou à dos d’âne sur des routes précaires et le plus souvent en s’ouvrant un passage à la machette. Il savait prendre son temps – il est resté 15 mois dans le Goiás – et revenir dans les endroits qu’il jugeait intéressants : il s’est rendu à trois reprises dans le Minas Gerais, dont il avait particulièrement apprécié les paysages et les habitants.

« La population de la France, comme celle de toute l’Europe occidentale, est parfaitement homogène : une seule race d’hommes et points d’esclaves. Il n’en est malheureusement pas de même pour Brésil. Non seulement l’esclavagisme y est admis, mais trois races entièrement distinctes et les nombreux métis qu’elles ont produits s’y partagent la population. Des esclaves noirs, les uns créoles, les autres africains ; quelques Indiens baptisés, un nombre considérable d’Indiens sauvages ; des mulâtres libres, des mulâtres esclaves ; des hommes libres, légalement considérés comme appartenant à la race causasique, mais parmi lesquels se trouve une foule de métis de blancs et d’indiennes : tels sont les habitants de la province de S.Paul, étrange bigarrure d’où résultent des complications également embarrassantes pour l’administration et dangereuses pour la morale publique » (page 123).

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