Début de l’émission :
L’émission brésilienne « Macunaïma » commence en 1983 sur Radio Latina avec l’indicatif musical « Aquarela do Brasil » dans une version spéciale par João Gilberto, Caetano Veloso, et Gilberto Gil.
Nom de l’émission :
« Macunaïma » est inspiré du roman de Mário de Andrade, un choix culturel et original, bien que difficile à mémoriser en français.
Musique :
L’émission propose de la musique brésilienne de qualité, souvent inédite en France, avec une attention particulière aux paroles, souvent traduites par l’animateur.
Radio Latina :
Fondée en 1982 par Philippe Rossillon, Radio Latina traverse des changements et des difficultés. Après des réajustements en 1985, l’émission continue dans des conditions plus modestes jusqu’à ce que l’auteur quitte la radio en 1987.
Auditeurs :
Les auditeurs partagent des témoignages touchants, souvent liés à leur amour pour le Brésil, enrichissant l’émission avec des concours de disques.
Radialiste :
L’animateur s’inspire de modèles radiophoniques pour offrir une émission de qualité, travaillant sa voix, son ton et le rythme de l’émission. Cette expérience s’avère précieuse pour sa carrière future.
Entre 1983 et 1987, lors de ses cinq années à Radio Latina, l’auteur a animé 300 émissions sans l’aide d’Internet, d’e-mails ou de smartphones. C’était une époque où accéder à l’information était un défi. Ses principales sources étaient ses amis brésiliens à Paris, qui lui ont permis de se constituer une véritable culture brésilienne. L’auteur les invitait souvent à ses émissions, tout comme des artistes brésiliens et des passionnés français.
Parfois, il complétait ses connaissances avec des articles de presse du Brésil, mais les ressources sur l’histoire de la musique populaire brésilienne étaient limitées. Une aide précieuse fut Rosangela, une jeune étudiante brésilienne liée au monde du cinéma, qui facilitait l’accès à des cinéastes du Cinema Novo, un mouvement brésilien méconnu en France mais créatif et original.
Petit monde
Rapidement, l’auteur est devenu une figure intégrée au monde culturel franco-brésilien de Paris. Il était sollicité pour divers projets : écrire des textes pour des disques ou des spectacles, présenter ces mêmes spectacles, donner des conférences sur la culture brésilienne, réaliser l’illustration sonore d’un conte pour enfants, recommander des artistes, et même être interviewé par TF1 et France Culture. Toutes ces expériences étaient pour lui un plaisir, sans enjeux financiers ou de carrière.
Il s’est constitué un réseau de collègues passionnés par la musique brésilienne, travaillant dans d’autres radios libres, à FIP, à RFI, dans des revues musicales ou à la FNAC. Ils étaient unis par une passion commune plutôt que par la rivalité, avec le soutien de Rémy Kolpa-Kopoul (RKK), leur mentor.
Mon quart d’heure warholien
L’émission de l’auteur était souvent annoncée par la presse française, notamment par Christian Fienga de Libération. Il a eu ses « 15 minutes de gloire » le 13 octobre 1985, lorsque l’auteur a été présenté dans le programme Fantastico de la TV Globo, à l’occasion d’une visite de François Mitterrand au Brésil. La Globo est venue l’enregistrer dans le studio de Radio Latina.
Festivals
Parmi ses souvenirs les plus marquants, il y a la couverture de deux grands festivals de musique brésilienne dans le Sud de la France : aux arènes de Cimiez à Nice en juillet 1984, et dans la pinède d’Antibes-Juan-les-Pins en juillet 1985, organisés par Françoise Miran. À Nice, l’auteur a rencontré et interviewé des artistes admirés comme Gilberto Gil, Milton Nascimento, Dorival Caymmi, João Bosco, et bien d’autres. Le festival de Juan-les-Pins reste gravé dans sa mémoire surtout grâce à une journée passée avec João Gilberto.
Archives
Ces cinq années de radio ont été une expérience formidable mais éphémère pour l’auteur. Il a accumulé une discothèque de 600 à 700 vinyles brésiliens, désormais en Bourgogne. Il avait aussi des cassettes et des bandes magnétiques de nombreuses émissions, mais elles sont devenues inaudibles avec le temps. En préparant son départ pour le Brésil il y a plus de dix ans, l’auteur a confié ses bandes à l’INA, qui lui a envoyé leurs copies sur une clef USB quatre ans plus tard. Il l’a rangée sans l’ouvrir jusqu’à début 2023, où une interview pour l’Alliance Française l’a poussé à enfin découvrir son contenu : plus de cinquante interviews enregistrées.
Il va maintenant réécouter ces interviews, prêt à toutes les surprises, et les partager dans son blog. Dans un prochain article, il parlera plus en détail de ces rencontres mémorables.
Entre 1983 et 1987, l’auteur anime l’émission Macunaïma sur Radio Latina, dédiée à la culture brésilienne avec de nombreuses musiques et interviews.
Gilberto Gil
L’auteur apprécie particulièrement Gilberto Gil pour son ouverture et curiosité. Gil défend calmement et avec détermination des sujets de société comme le racisme. Après chaque interview, ils discutent de divers sujets personnels et politiques.
Alceu Valença
Alceu Valença est un conteur naturel du Pernambouc avec un accent chantant et des expressions régionales. Il est plein d’enthousiasme et d’énergie. La chanson « Anunciação » de 1983, souvent passée par l’auteur, est aujourd’hui encore populaire.
João Bosco
João Bosco propose de jouer en direct lors de sa deuxième interview, créant un moment mémorable pour l’émission. L’auteur et João deviennent amis, partageant des moments à Paris et à Rio.
Chico Buarque
Chico Buarque, d’abord réservé lors de sa première interview, devient plus bavard et enjoué lors de leur seconde rencontre dans une suite luxueuse du Crillon. L’auteur découvre la timidité légendaire de Chico malgré sa carrière sur scène.
Milton et Djavan
Milton Nascimento impressionne par sa présence calme et sage. Djavan, lors de sa première sortie internationale, reste réservé et ému. La chanson « Sina » de Djavan est particulièrement programmée par l’auteur.
Maria Bethania
Maria Bethania, rencontrée à Paris, se révèle merveilleuse et charismatique. Après l’interview, elle invite l’auteur à partager un verre, ce qui marque un moment unique.
Nara Leão
Nara Leão, atteinte d’un cancer en phase terminale, demande à faire son interview en français, ce qui touche profondément l’auteur. Son dernier concert à l’Olympia est émouvant.
Miucha
Miucha, sœur de Chico Buarque, est une chanteuse ayant collaboré avec les grands de la bossa nova. L’interview se transforme en une conversation chaleureuse. Miucha prédit la future carrière de sa fille Bebel.
Leci Brandão
Leci Brandão, rencontrée à Paris, traverse une période difficile. Elle est une militante noire, lesbienne et communiste. L’auteur et ses amis parisiens tentent de lui remonter le moral. Leci rebondit ensuite dans sa carrière et devient députée régionale de São Paulo.
Musiciens
L’auteur a interviewé plusieurs excellents musiciens brésiliens, souvent accompagnateurs des chanteurs. Parmi eux, Egberto Gismonti, Paulo Moura et Hermeto Pascoal, ce dernier offrant une interview mémorable en improvisant sur une bouteille de vin vide.
Chanteuses et chanteurs
Liste des autres chanteurs interviewés : Paulinho da Viola, Edu Lobo, Francis Hime, Beth Carvalho, Moraes Moreira, Elba Ramalho, Geraldo Azevedo, Raimundo Fagner, Luiz Gonzaga, Dorival Caymmi, Danilo et Nana Caymmi, Vinicius Cantuaria, Xangaï, João Nogueira, Fafa de Belem, Miltinho (MPB4), Zé Renato (Boca Livre).