Les inondations catastrophiques qui ont frappé le sud du Brésil, en particulier l’État de Rio Grande do Sul, ont été causées par une série de fortes précipitations entre la fin d’avril et le début de mai. Cette région a été confrontée à un contraste thermique important entre de l’air chaud et humide venant de l’Amazonie et de l’air plus froid circulant plus au sud. Ce contraste a créé une instabilité atmosphérique propice à la formation d’orages violents, qui ont été alimentés par la circulation quasi-stationnaire d’un front froid pendant plusieurs jours.
Ces orages successifs ont entraîné des quantités exceptionnelles de précipitations, dépassant souvent les normales mensuelles en quelques jours seulement. Par exemple, la ville de Santa Maria a enregistré un record de 214 mm de pluie en 24 heures le 1er mai, avec un cumul de 417 mm en seulement 72 heures.
Animation satellite montrant les violents orages successifs sur l’État de Rio Grande do Sul entre le 30 avril et le 3 mai 2024 – Via Meteo-Suisse
Les conséquences de ces inondations ont été dévastatrices, avec des milliers de personnes évacuées et des milliers de maisons endommagées. Le bilan humain est tragique, avec 143 victimes confirmées et 125 personnes encore portées disparues. De nombreux animaux ont également été touchés.
Les experts associent ces inondations au changement climatique et à l’influence d’El Niño, un phénomène climatique mondial qui a tendance à provoquer des conditions météorologiques plus humides dans cette région pendant l’été. Le réchauffement climatique aggrave également le risque d’inondations en augmentant la capacité de l’atmosphère à retenir l’humidité.
Heureusement, El Niño touche à sa fin et pourrait être remplacé par La Niña, qui devrait apporter des conditions météorologiques plus sèches dans la région. Cela pourrait contribuer à réduire le risque d’inondations similaires à l’avenir.