On le sait peu mais le Brésil a été le pays qui a reçu le plus d’esclaves au monde, beaucoup plus qu’aux Etats-Unis. 2 millions d’esclaves contre 400 000 aux Etats-Unis. Rio de Janeiro était le centre névralgique de cette traite. Entre 1500 et 1856, un #esclave sur cinq dans le monde était passé par Rio. Avec le boom de l’économie sucrière à partir de 1570, les Portugais les font venir d’Afrique, transportés par bateaux. Ces esclaves, qui travaillent dans des conditions inhumaines, n’ont guère plus de 8 ans d’espérance de vie. Pourtant, parfois, les esclaves se rebellent et se réfugient alors dans les quilombos, des villages perdus dans la forêt. Des mouvements systématiquement réprimés. Ces villages continuent d’ailleurs de vivre coupés du monde, à la marge de la société.
En 1888, le Brésil est le dernier pays à abolir l’esclavage et depuis, c’est l’omerta. Cette histoire est devenue taboue en particulier à Rio où l’accent est mis sur les projets d’avenir. Pourtant, ce passé explique que la moitié de la population brésilienne soit noire et que la culture africaine soit si présente, avec la samba, la capoeira, ou certaines religions.
Aujourd’hui, à Rio, des hommes et des femmes se battent pour inscrire cette histoire dans la mémoire.
Grâce aux témoignages d’historiens et d’archéologues, des descendants d’esclaves, de militants, à l’aide des archives (dessins, gravures, chaînes, récits) et des vestiges découverts, ce documentaire retracera l’histoire de l’esclavage au Brésil en lien avec la question de la construction de la mémoire dans la société brésilienne d’aujourd’hui.