En septembre de cette année, le mouvement Winds for Future lancera depuis le Ceará un défi mondial qui lie le kitesurf et l’océan. L’objectif est que les kitesurfeurs de différents pays accumulent 44 000 km de navigation, l’équivalent d’un peu plus d’un tour du monde, et avec ce geste, ils incitent les entreprises à s’engager à empêcher 44 000 kg de déchets, en particulier en plastique, d’aller dans la mer. Cette initiative s’ajoute aux voix qui attirent déjà l’attention sur l’urgence d’un changement de comportement de chacun d’entre nous qui lit cet article.
Il est vrai que le plastique est populaire, c’est une partie indispensable de notre vie moderne. Il est apprécié pour sa polyvalence, sa durabilité et son faible coût de production. Nous générons environ 460 millions de tonnes de plastique par an et, à ce rythme, ce chiffre triplera dans les prochaines décennies. En fin de compte, une simple visite au supermarché nous donne une bonne idée de son utilité et nous fait comprendre pourquoi, dans le but de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, l’humanité estime déjà qu’il représentera 15% des émissions totales de gaz à effet de serre autorisées d’ici 2050, conformément à l’objectif de l’Accord de Paris.
Cependant, l’utilisation et l’expansion du plastique présentent également un autre problème majeur. En bref, la pollution plastique est une grande menace pour les écosystèmes, le climat et le bien-être humain. À l’échelle mondiale, 46% des déchets plastiques sont enfouis dans des décharges, 22% sont mal gérés et se transforment en déchets, 17% sont incinérés et seulement 15% sont collectés pour le recyclage, avec moins de 9% effectivement recyclés. Ainsi, plus de 14 millions de tonnes de plastique pénètrent et endommagent les écosystèmes aquatiques chaque année, affectant principalement la vie marine.
Bien qu’un traité mondial sur le plastique soit en cours de discussion, comprenant un ensemble de dispositions techniques visant à promouvoir la production et la consommation durables de plastiques, du design des produits à une gestion adéquate des déchets sur le plan environnemental, grâce à des approches efficaces en matière de ressources et d’économie circulaire, il est impossible de résoudre ce problème sans l’implication de la société et du pouvoir public local.
Au Brésil, plus de trois millions de tonnes de déchets solides finissent dans les rivières et les mers chaque année, selon l’Association Brésilienne des Entreprises de Nettoyage Public et de Déchets Spéciaux - Abralpe.
En parlant de l’ampleur du défi pour le Ceará, examinons les chiffres d’Ocean CleanUp, qui mène une étude très didactique sur le rôle des rivières dans la pollution plastique des océans.
Mille rivières sont responsables d’environ 80% de cette pollution. Parmi ces 1000 rivières, près de 70 se trouvent au Brésil et, parmi celles-ci, 2 sont dans la région métropolitaine de Fortaleza. Selon les données de l’étude, les rivières Ceará et Coco déversent ensemble près d’un million de tonnes de plastique par an dans l’Atlantique.
Résoudre ce problème n’est pas seulement la tâche du pouvoir public. Il est nécessaire d’impliquer toute la chaîne de consommation, y compris les fabricants, les commerçants et les consommateurs qui utilisent des emballages en plastique, ainsi que les recycleurs. L’État qui est leader des énergies renouvelables au Brésil peut également être un exemple et agir pour retirer ces deux rivières du top 1000 mondial des sources de contamination marine par les plastiques.