Les énergies renouvelables gagnent du terrain au Brésil

Selon une étude publiée jeudi, la part croissante de l’énergie éolienne et solaire dans la production électrique au Brésil a permis de réduire les émissions de CO2 en remplaçant progressivement les énergies fossiles. Selon le centre d’études Ember, basé à Londres et spécialisé dans les énergies renouvelables, en février, seulement 4,9% de l’électricité du réseau brésilien provenait de combustibles fossiles, passant ainsi sous la barre des 5% pour la première fois depuis juillet 2012. Sur l’ensemble du premier trimestre, la part des énergies fossiles s’élevait à 5,4%, contre 10% lors des trois premiers mois de 2022. Par conséquent, les émissions de CO2 du secteur de l’électricité ont diminué de 29% au cours de la même période, malgré une augmentation de la production d’énergie.

Cette baisse est principalement attribuée aux parcs éoliens et aux panneaux solaires, qui représentent respectivement 12% et 3% de la capacité de production d’électricité au Brésil. Bien que les centrales hydroélectriques continuent de jouer un rôle majeur, générant 63% de l’électricité du pays, l’auteur de l’étude, Matt Ewen, explique que leur rendement a fortement diminué ces dernières années, tandis que la demande ne cesse d’augmenter. En 2021, elles n’ont fonctionné qu’à 38% de leur capacité maximale, contre 59% en 2011.

En revanche, la production annuelle moyenne d’énergie éolienne a augmenté de 36% depuis 2011, tandis que celle de l’énergie solaire a augmenté de 26%. Ces deux sources d’énergie combinées ont permis de répondre à 73% de l’excédent de la demande cette année. Selon M. Ewen, le développement de l’énergie solaire et éolienne sera essentiel si le Brésil souhaite se passer des énergies fossiles à l’avenir, et leur part doit augmenter davantage pour répondre à la demande croissante du pays.

Le Brésil, qui présidera le G20 en 2024, affiche la plus grande part d’énergies renouvelables parmi les vingt premières économies mondiales, produisant 89% de son électricité à partir de ces sources en 2022. Les 11% restants proviennent de combustibles fossiles, notamment du gaz naturel. Le président de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, qui est entré en fonction en janvier, a promis d’investir dans les énergies renouvelables et de placer le Brésil au cœur de la lutte contre le changement climatique. Sous le mandat de son prédécesseur d’extrême droite, Jair Bolsonaro (2019-2022), la politique du gouvernement brésilien avait été vivement critiquée par la communauté internationale en raison de l’augmentation de la déforestation et des incendies en Amazonie.