Jericoacoara, une destination touristique renommée dans le Nord-Est du Brésil, est confrontée à une grave érosion côtière qui modifie ses paysages de plages paradisiaques. La disparition de la duna do Pôr do Sol au premier semestre 2023 a intensifié les inquiétudes.
Paulo Sousa, professeur à l’Institut des Sciences de la Mer (Labomar) de l’Université Fédérale du Ceará, explique que les dunes agissent comme une barrière naturelle contre les vagues et sont une source importante de sédiments pour la côte. Les dunes se situent dans le Parc National de Jericoacoara, administré par l’ICMBio (Institut Chico Mendes de Conservation de la Biodiversité), un organisme fédéral.
En décembre, une forte houle a provoqué des vagues qui ont accéléré l’érosion en un court laps de temps, suscitant l’inquiétude des résidents locaux. Pour lutter contre ce phénomène, la population a placé des roches pour contenir l’avancée de l’érosion.
La situation pourrait se détériorer si des événements similaires se produisent à l’avenir, prévient le professeur Sousa. Ces vagues sont survenues lors d’une marée de nouvelle lune, une période où les marées présentent des amplitudes plus importantes, provoquant de grands changements sur les plages déjà touchées par l’érosion.
L’exemple le plus frappant de ce problème est la disparition de la duna do Pôr do Sol. Le professeur Sousa explique que dans les années 1970, cette dune était éloignée de la côte. Cependant, en raison de sa nature mobile et de l’absence de végétation, le vent a transporté cette dune vers l’océan. La croissance du tourisme à la fin des années 1990, parallèlement à la migration de la dune, a intensifié l’érosion et le transport des sédiments des dunes vers les plages à l’ouest.
Les processus d’érosion et de déposition sur le littoral sont naturels, associés aux vents, marées et vagues. Cependant, l’occupation désordonnée intensifie ces processus et crée des zones à risque. Le développement urbain, notamment le fait que la ville se développe vers le sud, une région autrefois parcourue par le sable allant de l’est à l’ouest dans la partie continentale, a accentué ce phénomène.
Le Parc National de Jericoacoara, géré par l’ICMBio, surveille la situation. Récemment, la gestion du parc a été confiée à une entreprise privée à la suite d’un appel d’offres. Cependant, le contrat de concession se limite à la fourniture de services de soutien à la visite à l’intérieur du parc et n’inclut pas d’interventions et de projets en dehors des limites de l’unité.
La municipalité de Jijoca de Jericoacoara a indiqué avoir mobilisé toutes les secrétariats municipaux pour lutter contre l’érosion et améliorer la zone de plage. Des efforts sont en cours pour trouver des solutions pratiques aux problèmes résultant de l’avancée des marées.