Jair Bolsonaro, sur les pas d'Hugo Chavez

Si l’ancien capitaine est réélu président lors du prochain scrutin d’octobre 2022, il installera un régime autoritaire. S’il perd cette élection, il tentera de rompre l’ordre constitutionnel et de se maintenir au pouvoir. Le chef de l’Etat a d’ores et déjà mis en œuvre une méthode de déstabilisation des institutions clairement inspirée par la stratégie qu’Hugo Chavez a pratiquée après son arrivée au pouvoir au Venezuela, il y a deux décennies. Bolsonaro ne prépare pas un coup d’Etat classique, avec des tanks dans la rue, des institutions républicaines assiégées par des bataillons de militaires. Il travaille à miner l’unité de l’institution militaire, à la fragiliser afin qu’elle ne vienne pas, le moment venu, perturber le plan B qu’il mettra en œuvre en 2022 en cas de déroute électorale.

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Deuxième partie de l’article:

Pendant les deux premières années de la présidence Bolsonaro, le Congrès a montré qu’il pouvait faire barrage aux projets autoritaires du chef de l’Etat. Cette fonction de garde-fou a été orchestrée par deux leaders politiques qui assumaient alors les présidences de la Chambre des députés et du Sénat. Personnalités centristes et de culture démocratique, Rodrigo Maia et Davi Alcolumbre ont su constituer des majorités capables de défendre les principes constitutionnels et les normes de l’Etat de droit. Depuis l’élection en février 2021 de deux nouvelles présidences à la tête des deux chambres, la donne a changé.

Troisième partie:

Entre la mise en œuvre d’un programme de neutralisation et d’affaiblissement des insti-tutions démocratiques et républicaines et l’instauration d’un régime autoritaire, il y aura probablement une phase de crise insurrectionnelle que le camp bolsonariste prépare déjà. Cette préparation est conduite sur plusieurs terrains.