2021-01-04T23:00:00Z
Le chef de l’Etat qui a été investi pour un mandat de quatre ans en janvier 2019 et celui qui est à la tête du pays depuis bientôt deux ans sont deux personnages très différents. Le premier refusait de pratiquer un présidentialisme de coalition, ce dispositif qui con-traint le responsable de l’exécutif à négocier un accord avec une majorité de parle-mentaires afin de faire adopter des projets de loi. Jair Bolsonaro a dû pourtant au fil des mois se résoudre à accepter les règles du système institutionnel. A la veille du scrutin de 2018, le candidat se présentait un chevalier blanc qui allait éradiquer la vieille politique, celle qui consiste pour l’exécutif à acheter le soutien des notables du Congrès en leur octroyant des faveurs. Il rejetait avec vigueur tout pacte avec le centrão, cet ensemble de partis qui n’ont pas de boussole politique, qui ont été créés pour soutenir tous les gou-vernements « généreux ». Cette aversion soudaine pour des mœurs politiques qu’il a pour-tant pratiqués pendant des décennies (comme député fédéral) a joué un rôle majeur dans sa victoire de 2018. Elle lui a permis de rallier trois courants d’opinion distincts : la droite autoritaire (représentée par certains membres des forces armées mais aussi par des courants très conservateurs et réactionnaires de la société civile), une droite libérale mobilisée dans la lutte contre la corruption qui a marqué les années de pouvoir de la gauche, les leaders des plusieurs églises évangéliques très influentes dans les classes populaires.
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