Au nom du social, le bidouillage budgétaire

Un nouvel article de Jean-Yves Carfantan:

L’épidémie de covid-19 et la crise économique qu’elle provoque ont entraîné une forte érosion de la popularité du Président Bolsonaro. Obsédé par la prochaine élection prési-dentielle, contraint de satisfaire les demandes des formations politiques qui l’appuient au Congrès (le fameux centrão, dont il est de plus en plus dépendant), le chef de l’Etat entend à la fois accroître les aides sociales aux couches les plus pauvres, augmenter le financement des campagnes électorales et satisfaire des clientèles (les camionneurs, par exemple) qui sont touchées par la hausse spectaculaire des prix des carburants. Inca-pables de tailler dans les postes de dépenses les plus importants parce que les réformes annoncées n’ont pas eu lieu, l’exécutif a choisi délibérément de franchir la digue, c’est-à-dire de crever le plafond des dépenses fédérales en vigueur depuis 2016. En octobre dernier, dans le cadre du débat parlementaire sur la loi budgétaire de 2022, le ministre de l’Économie a demandé aux élus un waiver (exception) pour déroger à cette règle officielle. Les réactions ont été vives au sein de l’administration centrale que dirige Paulo Guedes. Le directeur du Trésor a démissionné, ainsi que trois autres hauts responsables du ministère de l’Economie. Pendant plusieurs jours, le départ du Ministre lui-même a été évoqué. Paulo Guedes a décidé finalement de soutenir la politique budgétaire irres-ponsable imposée par le Président et le centrão.

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