Au Brésil, les paris en ligne sont devenus une véritable crise sociale. Fernanda, une femme de ménage de Rio de Janeiro, a tout perdu en misant l’intégralité de son salaire sur des sites de paris. Cette pratique est en forte croissance depuis 2018, touchant environ 24 millions de personnes, dont de nombreux bénéficiaires du programme d’aide sociale Bolsa Familia.
Face à cette « pandémie », les autorités cherchent à réglementer ce secteur, qui fonctionne actuellement sans garde-fous. Le gouvernement prévoit d’imposer des règles à partir de janvier 2025, avec l’interdiction de jouer pour les mineurs et une taxation des gains. En attendant, des centaines de sites échappent à toute régulation, opérant souvent depuis des paradis fiscaux.
L’État alerte sur les dangers de l’addiction, avec des cas de joueurs compulsifs en augmentation, particulièrement depuis la Coupe du monde 2022. Des experts craignent que les gains fiscaux soient annulés par une surcharge des services de santé. Le gouvernement envisage également de restreindre les publicités pour ces sites, comme pour le tabac et l’alcool.
Malgré les efforts pour encadrer cette activité, les paris continuent de toucher les populations les plus vulnérables, aggravant l’endettement et les troubles mentaux.