Où il est question d'interculturalité

Cet article traite de la mentalité brésilienne en matière de discussion, de communication et de pensée. Il souligne les différences culturelles entre les Brésiliens et les Français en ce qui concerne la discussion, qui est considérée comme une dispute par les Brésiliens, et la communication, qui est souvent jugée sans importance. L’auteur donne des exemples de situations où la discussion est mal comprise, ainsi que des situations où il est préférable de parler de choses superficielles pour éviter les malentendus. L’article conclut en soulignant l’importance de comprendre ces différences culturelles pour mieux s’adapter dans un contexte international.

voyez l’article de Christian Pouillaude.

Merci @Christian , ton article vient à point nommé, il m’est en effet d’autant plus précieux que nous envisageons de nous établir au Brésil, un pays que pour le moment je ne connais que pour y avoir passé quelques vacances, mais étant marié à une brésilienne, tes commentaires naturellement me parlent, comme on dit…

J’ajoute que le point sur la façon dont on discute quand on est français, résonne particulièrement puisqu’il ravive des souvenirs de l’époque de plusieurs années que j’ai passées en Australie où je pourrais faire quasiment le même commentaire que toi, j’allais dire paradoxalement, puisque l’Australie et le Brésil sont des pays d’une part très différents historiquement et géographiquement, mais avec finalement une période d’immigration assez récente, une vastitude du territoire; est-ce que cela suffit à expliquer que les Australiens comme les Brésiliens engagent très peu de conversations profondes longues et animées, que l’ont peut tous les deux qualifier de superficielles, à part naturellement mais c’est normal, lorsqu’ils nouent une relation très particulière avec quelqu’un qui peut être considéré comme un ami.

Je vois donc un point commun entre ces deux pays, j’y ajouterai d’ailleurs les États-Unis d’Amérique que je connais beaucoup moins bien mais j’ai l’occasion professionnelle de fréquenter des gens de ce pays, et l’idée d’introduire une discussion vive, de se frotter, voire de se confronter, fait horreur aux Américains, et je le disais, donc, aux Australiens. Il y a une culture du lissage de conflits dans ces deux pays, mais on aimerait qu’ils se battent plus à coups d’arguments que de fusils, un exutoire verbal qui est le propre du français. J’y reviendrais.

Cela vient très probablement comme tu le soulignes aussi d’une volonté de vivre en bonne entente en lissant les sources potentielles de conflit, malheureusement, et je persiste et signe à ce sujet malheureusement au prix de discussions superficielles, qui la plupart du temps le restent.

On peut d’ailleurs certainement trouver des conséquences néfastes à cette superficialité dans le cas des Brésiliens dans les fameuses fake news, et dans les fameuses discussions stériles avec les bolsomignons, qui ne volent pas bien haut malheureusement. Et je ne suis pas persuadé que ce soit uniquement dû au fait qu’il s’agisse de bolsomignons.

En France, comme tu l’as bien souligné, c’est exactement l’inverse, on se complaît dans des discussions interminables, on adore tout particulièrement les polémiques, au point d’en créer de tout à fait artificielles tous les jours, et cela peut apparaître à juste titre comme absolument insupportable pour des étrangers. Il s’agit effectivement d’un caractère national bien sûr mais je ne jetterai pas la pierre aux Français à ce sujet-là, car je suis intimement persuadé, j’ai beaucoup réfléchi, que le positif prend le pas sur le négatif dans notre propension parfois excessive à discuter de tout et sans fin. Il arrive que cela conduise à de la violence, sans aller jusqu’à celle auquel on pense tous qui a vu le changement de régime de la monarchie à la république, depuis quelques mois cette fameuse réforme des retraites et d’autres choses d’ailleurs conduit à des violences, n’exagérons pas, qui n’ont rien à voir avec le règne de la Terreur révolutionnaire, mais on sent une attirance de certaines personnes évidemment je pense à Jean-Luc Mélenchon en particulier pour régler les problèmes de façon radicale, ce qui est assez clairement un danger. Imaginer un Mélenchon en Robespierre ne demande pas un grand effort d’imagination.

J’aimerais que les Brésiliens, et les Américains d’ailleurs, trouvent un juste milieu entre cette superficialité qui ne règle rien ou plutôt tout en apparence et notre façon de trouver des problèmes dans toute question et d’en inventer lorsqu’il n’y en a pas.

(suite)

Cet article évoque la culture brésilienne du consensus et de l’indulgence, en mettant en lumière plusieurs aspects de ces comportements.

Le consensus est une valeur fondamentale au Brésil, où l’on préfère éviter de dire « non » pour ne pas créer de conflits. Les Brésiliens utilisent souvent des expressions comme « Depende » (Ça dépend) ou « Vou pensar » (Je vais y penser) pour esquiver un refus direct. Cette culture du consensus s’applique à de nombreux aspects de la vie brésilienne, y compris en politique, où des personnalités comme Lula sont perçues comme des négociateurs habiles.

Cependant, l’article souligne que cette culture du consensus a ses limites. Elle peut conduire à des accords superficiels ou à des décisions prises sans engagement personnel. Il est parfois considéré plus important de maintenir de bonnes relations interpersonnelles que de prendre des positions fermes.

L’auteur mentionne également l’indulgence, qui est une caractéristique notable de la culture brésilienne. Les Brésiliens ont tendance à être peu exigeants et à pardonner facilement. Cette indulgence peut découler de l’influence de la religion catholique, où le pardon joue un rôle central. Cependant, l’indulgence peut parfois conduire à une complaisance et à un laxisme excessifs, notamment dans le domaine professionnel.

L’article suggère que l’interculturalité est importante pour travailler avec les Brésiliens, en combinant le meilleur des différentes cultures. En adoptant des approches plus exigeantes dans le monde professionnel, on peut aider les collaborateurs brésiliens à se développer et à s’affirmer davantage, au-delà de l’indulgence souvent prédominante.

En résumé, la culture brésilienne est marquée par un fort désir de consensus et d’indulgence, mais il est important de reconnaître les limites de ces comportements et de chercher des moyens de favoriser une approche plus exigeante et engageante, notamment dans le contexte professionnel.

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